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Olivier Cousin
Comment est née l’envie de faire ce film ?
 
Serge, mon oncle, s’emballait alors pour une lutte bretonne, à Carhaix, tenue à bout de bras par les sages-femmes d’un hôpital condamné au nom de la rentabilité. Bravant tous les interdits, elles pratiquaient encore des accouchements clandestins afin de permettre aux femmes de mettre au monde des enfants à proximité raisonnable de leurs lieux d’habitation.
 
Son enthousiasme m’avait gagné et j’entamais très vite des repérages auprès de ces femmes qui dénonçaient le désengagement massif de l’Etat dans le service public de santé. Leur lutte était belle, approuvée par l’ensemble de la population locale, mais les dés étaient déjà jetés. Irrévocable, l’arrêté de la fermeture de l’hôpital écrasait vite une résistance peu organisée.
 
Le pot de terre contre le pot de fer…
Avec l’aide de nombreux bénévoles, ils se sont mobilisés pour apporter des solutions concrètes aux laissés pour compte, mettant en place des solutions alternatives d’hébergement, puis interpellant l’Etat pour les faire reconnaître.
Depuis 3 ans, le collectif aide et héberge clandestinement trente familles dont une quarantaine d’enfants. Au moment du tournage, ils sont installés dans un immense bâtiment public vide, quai St-Pierre.
S’il est assigné par l’Etat propriétaire du bâtiment et obligé de se rendre au tribunal, le collectif a prévu une ligne de défense claire : placer l’Etat face à sa propre inaction et à son incapacité à appliquer le droit au logement pour tous, pourtant inscrit dans les lois de la République.
 
Cet hébergement sauvage, cette « réquisition », a un temps été tolérée par les pouvoirs publics. Mais en juillet 2014, le couperet tombe, ils doivent quitter le bâtiment.
Trouveront-ils un autre lieu pour ces 30 familles ? Où iront-ils ? Le nouveau lieu sera-t-il démantelé rapidement ? Résistera-t-il ? Comment sortir du cycle infernal des expulsions ?
 
Un toit sur la tête est l’histoire d’un lieu remarquable, d’une lutte contre une réalité sociale révoltante et le récit d’un engagement collectif mené par des agents publics et des citoyens hors du commun. Une lutte citoyenne.

 
Diffusé par France Télévisions, dans la Case de l'Oncle Doc (octobre 2015)
 
Sélectionné en compétition au festival du film documentaire Traces de Vies (novembre 2015)
Sélectionné au festival CinémAgora - Ciné 32 à Auch (novembre 2015)
Sélectionné en compétition à la 6ème édition de la Biennale du Film d'Action Sociale de Montrouge (octobre 2015)
Sélectionné au festival Bobines sociales (janvier 2015)
 
Produit par Narratio films, en coproduction avec France 3 Midi-Pyrénées et France 3 National
Avec le soutien de la Région Midi-Pyrénées,
Du CNC, du Fonds Images de la Diversité, de l’Acsé et de la SCAM